samedi 15 août 2009

Zazie dans le métro, de Raymond Queneau



Un livre que j'ai lu tardivement, mais tout aussi naïvement que si je l'avais lu étant petite. Je n'ai pas l'âge de Zazie, qui a 10ans encore à ce jour. Mais j'ai comme elle cet appétit insatiable de découvrir Paris, et ce qui définit Paris, entre autres choses, c'est son métro.

Pour cela elle est prête à tout.

« - Zazie, déclare Gabriel en prenant un air majestueux trouvé sans peine dans son répertoire, si ça te plaît de voir vraiment les Invalides et le tombeau véritable du vrai Napoléon, je t'y conduirai.
- Napoléon mon cul, réplique Zazie. Il m'intéresse pas du tout, cet enflé, avec son chapeau à la con.
- Qu'est-ce qui t'intéresse alors ? Zazie répond pas.
- Oui, dit Charles avec une gentillesse inattendue, qu'est-ce qui t'intéresse ?
- Le métro. »

Ce qui m'a plu dans le personnage de Zazie, c'est sa spontanéité mélée à sa lucidité, elle est parfois plus lucide que les adultes qui l'entourent, ce qui caractérise souvent les enfants.


On aime plus facilement un roman quand on peut s'identifier au personnage, et je l'admet, c'est mon cas.

Un point commun que je me suis trouvé avec elle : ma volonté de devenir institutrice, pas pour les même raisons (quoique^^) mais j'avais envie de faire partager ce petit extrait qui m'a bien fait sourire :

" Oui, dit Zazie, je veux être institutrice.
- Ce n'est pas un mauvais métier, dit doucement Marceline. Y a la retraite. [...]
- Retraite mon cul, dit Zazie. Moi c'est pas pour la retraite que je veux être institutrice. [...]
- Alors ? pourquoi que tu veux l'être, institutrice ?
- Pour faire chier les mômes, répondit Zazie. Ceux qu'auront mon âge dans dix ans, dans vingt ans, dans cinquante ans, dans ans, dans mille ans, toujours des gosses à emmerder. [...]
Je leur botterai les fesses. Parce que je porterai des bottes."


J'ai tout de suite aimé le style de l'auteur, la façon d'écrire les mots phonétiquement, les mots-valises, les amalgames syntagmatiques ("Doukipudonctan?")...

Un livre dont on se détache difficilement après l'avoir ouvert, qu'on lit rapidement mais qu'on regrette d'avoir fini si vite !

Pour finir, j'ajouterai qu'après avoir lu Zazie dans le métro, il est difficile de ne pas inclure les fameux "mon cul" que la petite Zazie ajoute dans chacune de ses phrases et les "tu causes, tu causes, c'est tout ce que tu sais faire" de Laverdure à notre vocabulaire !


Zazie dans le métro, Raymond Queneau, chez Folio

mardi 4 août 2009

Canova, Psyché ranimée par le baiser de l'Amour



Une sculpture qui me fascine depuis quelques années : Psyché ranimée par le baiser de l'Amour.
Il s'agit d'une sculpture d'Antonio Canova, sculpteur italien du XVIIIe s.
A. Canova s'est fait connaître grâce à l'art des tombaux, mais c'est la réalisation de statues qui font de lui un maître incontesté du courant néo-classique qui s'inspire d'une Antiquité redécouverte à cette époque grâce à l'archéologie.
"La structure a une forme pyramidale avec une base formée par les jambes des personnages et une pointe formée par le bout de l'aile. Si l'inspiration antique est évidente dans le thème choisi, la représentation de ce dernier ne ressemble pas à la statuaire antique. En effet, les Grecs et les Romains sculptaient les corps en insistant sur l'anatomie et la musculature. Or, ici, les corps sont épurés, la musculature n'est pas visible, c'est la touche néo-classique. "

L'histoire de Psyché
Psyché est la fille d'un roi, il est dit qu'elle sera plus belle que Vénus elle même, et que les habitants du pays vont même finir par délaisser la déesse de la beauté. Vénus se venge en demandant à son fils Cupidon de faire tomber Psyché amoureuse de l'être le plus laid qui soit. Mais Cupidon est amoureux de Psyché et demande à Apollon d'envoyer un oracle au père de la jeune fille, qui l'abandonnera en robe de mariée en haut d'un rocher.
Psyché est enlevée par la bise de Zéphir et enfermée dans un palais luxueux. Cupidon la rejoint dans son sommeil sous forme humaine. Il lui dit qu'elle sera la plus heureuse des femmes si elle s'abstient de regarder son visage et de savoir qui il est. Si elle transgresse la règle leur enfant ne sera pas immortel. Psyché demande à voir ses soeurs, il accepte mais elle ne doit pas répondre à leurs questions sur lui. Les soeurs de Psyché, folles de jalousie, apprennent qu'elle n'a jamais vu son mari et lui font croire qu'il peut se transformer en serpent et manger leur enfant. Pour se rassurer Psyché craque et regarde son mari endormi à la lueur d'une lanterne, mais une goutte d'huile tombée sur sa peau le réveille. Il se lève et s'envole. Psyché part à la recherche de son mari, elle devient l'esclave de Venus qui lui fait subir toutes sortes d'épreuves, la dernière est d'aller chercher un flacon qui contient soit disant un onguent de beauté aux enfers. Cupidon avoue à sa mère qu'il lui a désobéi, elle le pardonne et l'autorise à épouser Psyché. Mais celle-ci succombe une nouvelle fois à la curiosité et ouvre le flacon. Elle est envahie par le sommeil mortel qu'il contenait, seul l'amour peut annuler l'effet de la potion.
C'est Cupidon qui la ramènera à la vie (c'est ce moment précis que représente la statue de Canova). Il l'enlèvera sur l'Olympe et l'épousera devant tous les dieux. Vénus oublie sa colère et Jupiter rend Psyché immortelle. La fille de Psyché et de Cupidon se nommera Volupté.
Sources : clioetcalliope.com, insecula.com
Une sculpture qui représente l'amour dans sa plénitude. Les Dieux de l'Olympe étaient tout sauf tolérants et exempts de cruauté, or cette histoire incarne le romantisme, et c'est ce que cette sculpture incarne à mes yeux.  
À aller admirer au musée du Louvre sans modération ! 

Sunny side up - Paolo Nutini



Il est difficile d'être objective en parlant de cet album qui m'est très cher, mais je vais quand même tenter une approche neutre...
Il s'agit du deuxième album de Paolo Nutini, jeune écossais/italien, qui est en quelque sorte inclassable : ce n'est pas uniquement du blues, de la folk de la country-rock ou de la soul, c'est tout et bien plus à la fois. Cela va de soi mais il est cependant important de le préciser : toutes les chansons de cet album sont signées Paolo Nutini.

L'album commence par 10/10, un air qui donne envie de chanter et danser, et qui est suivi de coming up easy (cf video en bas de page) : là les choses sérieuses commencent, on se tait et on écoute, on savoure sa voix déliceusement enrouée qui fait hurler les jeunes filles en fleur et battre le coeur de tout être normalement constitué. Tout s'enchaîne jusqu'à pencil full of lead, qui semble quelque peu inspiré de I wanna be like you (cf le livre de la jungle, chanson qu'il aimait chanter lors de sa précédente tournée), trompettes, tuba, après ça "nothing's gonna bring [you] down", c'est un concentré de bonne humeur. Juste après on se tait une fois encore et on laisse les frissons nous parcourir le corps tout le long de la chanson. On pense aux vieux chanteurs de blues, on oublie que Paolo est écossais, il devient un black américain qui souffre en chanson.

Je ne peux pas traiter toutes les chansons car cela deviendrait un roman, alors je vais en rester là pour la description, ce qui vous laissera encore beaucoup de choses à découvrir de cet album.

Une fois encore je vous conseille très fortement d'aller le voir en concert, c'est sur scène que son génie s'épanouit de plus belle, des concerts intenses, dont on se souvient pendant très longtemps! Petite mention pour the Vipers, qui accompagnent Paolo sur scène et sur l'album!



A voir abso-lu-ment :



  • et toutes les vidéos qui sont sur ce site officiel.

Pour acheter l'album c'est ici. Et puis comme il dit : "enjoy"!