Le Confident, H. Grémillon

Après un petit passage à vide pendant l'hiver où plusieurs livres me sont littéralement tombés des mains, le printemps m'a apporté son lot de lectures passionnantes. À commencer par Le Confident, premier roman d'Hélène Grémillon, un roman captivant, que l'on referme quelques minutes entre les chapitres pour apprécier le mystère.

L'histoire : quelques temps après le décès de sa maman, Camille, éditrice, fait le tri dans les lettres de condoléances qu'elle reçoit. Parmi ces lettres se trouve celle de Louis, qui lui raconte son enfance juste avant la 2nde guerre mondiale. Quelques jours après, elle reçoit une autre lettre, puis une autre... Camille pense d'abord qu'il s'agit d'un auteur qui voudrait qu'elle publie son roman, puis elle réalise que ces lettres lui sont adressées personnellement, et se plonge alors dans ce récit morcelé. Nous voici aussi emportés dans ce récit qui nous révèle le destin brisé de quatre personnes pendant la seconde guerre mondiale, toutes liées par un secret bien trop lourd à porter. 

Voici un roman qui nous emporte et nous accroche dès le premier chapitre. J'ai aimé être catapultée en plein coeur de la guerre, puis retrouver l'histoire de Camille  au détour d'une page,  j'ai été bouleversée par ce récit, mais intriguée aussi. Jusqu'à la dernière page je me suis laissée emporter, et jusqu'à la dernière ligne je n'ai pas soupçonné le dénouement. 

Expo Van Gogh/Artaud, le suicidé de la société au musée d'Orsay

Voici une expo comme on en fait peu de nos jours,  car elle nous propose de porter un regard différent sur ces oeuvres qu'on a tant vues et sur cet artiste qu'on pense tant connaitre. Le parcours proposé par le musée d'Orsay nous invite à revoir les oeuvres de Van Gogh à travers les mots d'Antonin Artaud, (Extraits de Van Gogh, le suicidé de la société), selon qui le peintre, parfois trop communément vu comme un fou qui s'est coupé l'oreille et aurait fini par se suicider, était en fait atteint d'une grande lucidité, si grande qu'il n'aurait plus pu le supporter. On redécouvre alors les paysages, les tournesols, la chambre, les autoportraits et on se dit et si?

Avec les citations d'Antonin Artaud, on peut établir un clair lien entre l'évolution des autoportraits de l'artiste et son état psychique, ou encore réfléchir sur les choix des environnements peints par Vincent Van Gogh et son intention de faire passer un message sur sa solitude, son anxiété ou son espoir dans des détails, des couleurs, un coup de pinceau... 

Ce que j'ai préféré : décrypter les paysages "tremblants" de Van Gogh, presque inquiétants pour certains, chercher des détails comme on cherche des indices et décoder les messages transmis. Que vous connaissiez ou non l'oeuvre et la vie de ce peintre, cette exposition vous fera découvrir son univers, ses inquiétudes, tout ce qui a guidé son pinceau. 

Exposition Van Gogh / Artaud - Le suicidé de la Société

Musée d'Orsay, jusqu'au 6 juillet 2014

Promenons-nous dans Montmartre #3 : rue Girardon - le passe muraille et le moulin de la Galette

J'aime grimper sur la butte en passant par la rue Girardon, loin des groupes de touristes et du bruit de la ville. Après la place Constantin-Pequeur, on tombe nez-à-nez avec le buste de Dalida,  et l'on peut alors passer par la fameuse allée de Brouillards (dont je vous parlais ici), où monter encore un peu pour arriver jusqu'à la place Marcel Aymé. 

Le Passe-Muraille, Place Marcel Aymé, Montmartre

Marcel Aymé, qui fut l'auteur des Contes du Chat Perché, mais aussi  créateur du fameux Passe-Muraille, ce montmartrois qui obtient le pouvoir de passer à travers les murs. On trouve une statue de ce fameux personnage sur l'un des murs de la place qui porte le nom de l'auteur. 

Place Marcel Aymé, Montmartre

Juste au-dessus du Passe-Muraille se trouve un petit jardin presque sauvage : le jardin Frédéric Dard, idéal pour une pause pique-nique l'été. 

Jardin Frédéric Dard, Montmartre

Jardin Frédéric Dard, Montmartre

Jardin Frédéric Dard, Montmartre

De retour sur la place Marcel Aymé, reprenez la rue Girardon jusqu'au croisement avec la rue Lepic, vous trouverez alors le moulin de la Galette. Il est l'un des rares moulins encore présents sur la butte. Le moulin de la Galette est aujourd'hui un restaurant. Erigé en 1622, le "moulin du Palais" a été rebaptisé plusieurs fois, jusqu'à devenir le Moulin de la Galette, célèbre guinguette dans les années 1830. 

Moulin de la Galette, Montmartre

"C'était un jardin ouvert, rustique et vieux jeu, avec, de chaque côté, ses tonnelles, son tir au fond, ses balançoires et son caduc manège de chevaux de bois. Sous les tonnelles, on mangeait la galette qui venait, chaude, de la pâtisserie où l'on voyait, portes ouvertes, les blancs patronnets faire diligence. [...] Les petits venaient voir les enfantillages et les grands aussi, enfants à leur heure. Pour eux le meunier faisait tourner les ailes du moulin rentier depuis 1872, et dont le dernier travail consiste à moudre des grains pour la parfumerie."

Georges Montorgueil, La vie à Montmartre

Moulin de la Galette, Montmartre

Voilà pour la balade ! Pour le chemin du retour, vous pouvez descendre la rue Tholozé jusqu'à la rue des Abbesses, et faire un saut du côté du mur des Je t'Aime avant de reprendre le métro :) 

Crédits photos : Cultivez_moi