Un livre que j'ai lu tardivement, mais tout aussi naïvement que si je l'avais lu étant petite. Je n'ai pas l'âge de Zazie, qui a 10ans encore à ce jour. Mais j'ai comme elle cet appétit insatiable de découvrir Paris, et ce qui définit Paris, entre autres choses, c'est son métro.
Pour cela elle est prête à tout.
« - Zazie, déclare Gabriel en prenant un air majestueux trouvé sans peine dans son répertoire, si ça te plaît de voir vraiment les Invalides et le tombeau véritable du vrai Napoléon, je t'y conduirai.
- Napoléon mon cul, réplique Zazie. Il m'intéresse pas du tout, cet enflé, avec son chapeau à la con.
- Qu'est-ce qui t'intéresse alors ? Zazie répond pas.
- Oui, dit Charles avec une gentillesse inattendue, qu'est-ce qui t'intéresse ?
- Le métro. »
Ce qui m'a plu dans le personnage de Zazie, c'est sa spontanéité mélée à sa lucidité, elle est parfois plus lucide que les adultes qui l'entourent, ce qui caractérise souvent les enfants.
On aime plus facilement un roman quand on peut s'identifier au personnage, et je l'admet, c'est mon cas.
Un point commun que je me suis trouvé avec elle : ma volonté de devenir institutrice, pas pour les même raisons (quoique^^) mais j'avais envie de faire partager ce petit extrait qui m'a bien fait sourire :
" Oui, dit Zazie, je veux être institutrice.
- Ce n'est pas un mauvais métier, dit doucement Marceline. Y a la retraite. [...]
- Retraite mon cul, dit Zazie. Moi c'est pas pour la retraite que je veux être institutrice. [...]
- Alors ? pourquoi que tu veux l'être, institutrice ?
- Pour faire chier les mômes, répondit Zazie. Ceux qu'auront mon âge dans dix ans, dans vingt ans, dans cinquante ans, dans ans, dans mille ans, toujours des gosses à emmerder. [...]
Je leur botterai les fesses. Parce que je porterai des bottes."
J'ai tout de suite aimé le style de l'auteur, la façon d'écrire les mots phonétiquement, les mots-valises, les amalgames syntagmatiques ("Doukipudonctan?")...
Un livre dont on se détache difficilement après l'avoir ouvert, qu'on lit rapidement mais qu'on regrette d'avoir fini si vite !
Pour finir, j'ajouterai qu'après avoir lu Zazie dans le métro, il est difficile de ne pas inclure les fameux "mon cul" que la petite Zazie ajoute dans chacune de ses phrases et les "tu causes, tu causes, c'est tout ce que tu sais faire" de Laverdure à notre vocabulaire !
1 commentaire:
Raymond Queneau est un poète et écrivain extraordinaire... Si tu aimes le style de Queneau, je te conseille aussi "un conte à votre façon", de lui aussi, qui est un peu déjanté ; et sinon, du Perec aussi, c'est vraiment pas mal. En général, ceux qui aiment Queneau aiment à peu près tous ceux qui ont contribué à l'OuLiPo...
En tout cas, merci, ça m'a donné envie de le relire... !
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