C'est un article du blog Belle et Cultivée qui m'a donné l'envie de lire ce roman, qui ne ressemble à aucun autre roman que j'ai lu jusqu'ici. Il s'agit d'un premier roman saisissant, intrigant, qui mérite d'être connu et qui lance la carrière d'une grande auteur : Leila Slimani.
Voici un petit résumé : Adèle est une trentenaire parisienne qui semble tout avoir pour être heureuse : un mari chirurgien, un fils de quatre ans, un grand appartement dans le 18ème arrondissement de Paris et un travail de journaliste dans un grand quotidien qui lui permet de faire de nombreuses rencontres et de beaux voyages. Mais Adèle est en dehors de cette vie. Elle ne supporte pas les diners mondains, les sorties d'école, la famille, la vie de couple. Elle ressent des pulsions, de forts désirs qu'elle ne peut s'empêcher de réaliser. Elle s'enfuit en pleine nuit pour retrouver ses amants, accoste des gens dans la rue, va jusqu'à inviter des inconnus chez elle, acheter un second téléphone... Elle peut se droguer puis se réveiller le lendemain blessée sans se souvenir vraiment. Jusqu'où peut-elle aller ? Sa famille survivra-t-elle à cette addiction ?
Ce roman m'a intriguée, le personnage d'Adèle m'a fascinée : cette anti-héroïne parait cassée, elle a conscience de la chance qu'elle a et des pulsions qu'elle ressent, mais elle ne se sent pas belle, elle ne réalise pas le pouvoir qu'elle a sur les hommes ni le regard haineux que portent les femmes sur elle. J'ai observé Adèle, je n'ai pas essayé de la comprendre, ni de la juger, je me suis juste laissée happer par ce roman, qui n'est ni prétentieux ni érotique, ni psychologique. Un roman brillant, juste, très bien écrit, qui mérite d'être connu et qui promet une belle carrière à Leila Slimani.
Sur la quatrième de couverture :
«Une semaine qu'elle tient. Une
semaine qu'elle n'a pas cédé. Adèle a été sage. En quatre jours, elle a couru
trente-deux kilomètres. Elle est allée de Pigalle aux Champs-Élysées, du musée
d'Orsay à Bercy. Elle a couru le matin sur les quais déserts. La nuit, sur le
boulevard Rochechouart et la place de Clichy. Elle n'a pas bu d'alcool et elle
s'est couchée tôt. Mais cette nuit, elle en a rêvé
et n'a pas pu se rendormir. Un rêve moite, interminable, qui s'est introduit en
elle comme un souffle d'air chaud. Adèle ne peut plus penser qu'à ça. Elle se
lève, boit un café très fort dans la maison endormie. Debout dans la cuisine,
elle se balance d'un pied sur l'autre. Elle fume une cigarette. Sous la douche,
elle a envie de se griffer, de se déchirer le corps en deux. Elle cogne son
front contre le mur. Elle veut qu'on la saisisse, qu'on lui brise le crâne
contre la vitre. Dès qu'elle ferme les yeux, elle entend les bruits, les
soupirs, les hurlements, les coups. Un homme nu qui halète, une femme qui
jouit. Elle voudrait n'être qu'un objet au milieu d'une horde, être dévorée,
sucée, avalée tout entière. Qu'on lui pince les seins, qu'on lui morde le
ventre. Elle veut être une poupée dans le jardin de l'ogre.»
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