Ces derniers temps on parle beaucoup de romans inspirés d'histoires vraies, et je dois dire que c'est un genre de roman qui me plait particulièrement. Mais pourquoi sommes-nous plus intéressés de lire une histoire vraie ? Peut-on en vouloir à un auteur de modifier la vérité ou d'être totalement dans la fiction ? Après tout comme le disait Jules Renard (cité dans ce roman d'ailleurs), "Dès qu'une vérité dépasse cinq lignes, c'est du roman."
C'est autant de questions que se pose Delphine, l'héroïne de ce roman. Après un énorme succès littéraire racontant l'histoire très mouvementée de sa famille, elle se trouve dans l'incapacité d'écrire la moindre ligne. Plus rien même, pas même une liste de courses où une réponse à un simple email. C'est alors qu'elle rencontre L., auteur de biographies de stars, nègre en somme, qui semble admirer Delphine, et qui se lie très vite d'amitié avec elle. De cette amitié naitra une relation très étrange, qui se terminera à la fois tragiquement et en beauté, pour aboutir à un autre roman.
Ce qui me plaît beaucoup dans ce roman, c'est la réflexion sur l'écriture que fait en permanence l'auteur, toutes les questions qu'elle se pose (et nous pose) sur l'écriture, à propos du choix que fait un écrivain d'entrer dans la fiction ou de coller à la réalité, mais aussi sur l'amitié, sur les rencontres décisives que l'on peut faire à l'âge adulte.
Roman autobiographique, thriller psychologique, D'après une histoire vraie ne se lit pas aussi facilement que les autres romans de Delphine de Vigan, mais lorsque vous le refermerez, vous comprendrez. Et surtout, vous vous demanderez !
Nous sommes tous des voyeurs, je vous l'accorde, mais au fond, ce qui nous intéresse, nous fascine, ce n'est peut-être pas tant la réalité que la manière dont elle est transformée par ceux qui essayent de nous la montrer ou nous la raconter. C'est le filtre posé sur l'objectif. En tout cas, que le roman soit certifié par le réel ne le rend pas meilleur. Voilà ce que je crois.
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